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samedi 31 décembre 2011

Bonne année ici et que Dieu soit avec le reste du monde.

Chers amis du blog,

Dans quelques heures, une nouvelle année commence. Immuablement, nous formulons des vœux pour nous et les autres avec l'espoir qu'au matin du premier janvier, un bouleversement viendra mettre de l'ordre dans le désordre de nos vies. Cette année sera la nôtre. Il ne peut en être autrement puisque aucune de celles passées n'a été indulgente à notre égard. Peut-être suis-je atypique au reste du monde mais ce soir, à minuit, je serai dans mon lit, comme chaque année. Je haïs veiller en règle générale et encore moins pour attendre l'année nouvelle dans l'hypothétique espoir qu'elle me révèle autre chose que je n'aie connu la veille. Rien ne  perturbera mon sommeil, mis à part les feux d'artifices accompagnés des éclats de rire enivrés de mes voisins. Connaissant mon indifférence pour le 31 décembre, toute ma tribu a choisi un endroit, parfois au-delà des mers et des frontières, pour vivre en communion la foi en "l'année nouvelle" !

 Allez, en cadeau, cette belle carte du monde dont le rouge (pourtant ma couleur préférée) domine magistralement. Elle n'est pas belle notre planéte ? Demain matin, le jaune sera dominant. En fermant les yeux ce soir (bien, bien avant minuit) je serai la seule à réellement y croire.

En jaune, les pays les moins corrompus au monde !



RangPaysScore IPC 2008
1Denmark9,3
1New Zealand9,3
1Sweden9,3
4Singapore9,2
5Finland9,0
5Switzerland9,0
7Iceland8,9
7Netherlands8,9
9Australia8,7
9Canada8,7
11Luxembourg8,3
12Austria8,1
12Hong Kong8,1
14Germany7,9
14Norway7,9
16Ireland7,7
16United Kingdom7,7
18Belgium7,3
18Japan7,3
18USA7,3
21Saint Lucia7,1
22Barbados7,0
23Chile6,9
23France6,9
23Uruguay6,9
26Slovenia6,7
27Estonia6,6
28Qatar6,5
28Saint Vincent and the
Grenadines
6,5
28Spain6,5
31Cyprus6,4
32Portugal6,1
33Dominica6,0
33Israel6,0
35United Arab Emirates5,9
36Botswana5,8
36Malta5,8
36Puerto Rico5,8
39Taiwan5,7
40South Korea5,6
41Mauritius5,5
41Oman5,5
43Bahrain5,4
43Macao5,4
45Bhutan5,2
45Czech Republic5,2
47Cape Verde5,1
47Costa Rica5,1
47Hungary5,1
47Jordan5,1
47Malaysia5,1
52Latvia5,0
52Slovakia5,0
54South Africa4,9
55Italy4,8
55Seychelles4,8
57Greece4,7
58Lithuania4,6
58Poland4,6
58Turkey4,6
61Namibia4,5
62Croatia4,4
62Samoa4,4
62Tunisia4,4
65Cuba4,3
65Kuwait4,3
67El Salvador3,9
67Georgia3,9
67Ghana3,9
70Colombia3,8
70Romania3,8
72Bulgaria3,6
72China3,6
72Macedonia (Former Yugoslav Republic of)3,6
72Mexico3,6
72Peru3,6
72Suriname3,6
72Swaziland3,6
72Trinidad and Tobago3,6
80Brazil3,5
80Burkina Faso3,5
80Morocco3,5
80Saudi Arabia3,5
80Thailand3,5
85Albania3,4
85India3,4
85Madagascar3,4
85Montenegro3,4
85Panama3,4
85Senegal3,4
85Serbia3,4
92Algeria3,2
92Bosnia and Herzegovina3,2
92Lesotho3,2
92Sri Lanka3,2
96Benin3,1
96Gabon3,1
96Guatemala3,1
96Jamaica3,1
96Kiribati3,1
96Mali3,1
102Bolivia3.0
102Djibouti3,0
102Dominican Republic3,0
102Lebanon3,0
102Mongolia3,0
102Rwanda3,0
102Tanzania3,0
109Argentina2,9
109Armenia2,9
109Belize2,9
109Moldova2,9
109Solomon Islands2,9
109Vanuatu2,9
115Egypt2,8
115Malawi2,8
115Maldives2,8
115Mauritania2,8
115Niger2,8
115Zambia2,8
121Nepal2,7
121Nigeria2,7
121Sao Tome and Principe2,7
121Togo2,7
121Viet Nam2,7
126Eritrea2,6
126Ethiopia2,6
126Guyana2,6
126Honduras2,6
126Indonesia2,6
126Libya2,6
126Mozambique2,6
126Uganda2,6
134Comoros2,5
134Nicaragua2,5
134Pakistan2,5
134Ukraine2,5
138Liberia2,4
138Paraguay2,4
138Tonga2,4
141Cameroon2,3
141Iran2,3
141Philippines2,3
141Yemen2,3
145Kazakhstan2,2
145Timor-Leste2,2
147Bangladesh2,1
147Kenya2,1
147Russia2,1
147Syria2,1
151Belarus2,0
151Central African Republic2,0
151Côte d´Ivoire2,0
151Ecuador2,0
151Laos2,0
151Papua New Guinea2,0
151Taijikistan2,0
158Angola1,9
158Azerbaijan1,9
158Burundi1,9
158Congo, Republic1,9
158Gambia1,9
158Guinea-Bissau1,9
158Sierra Leone1,9
158Venezuela1,9
166Cambodia1,8
166Kyrgyzstan1,8
166Turkmenistan1,8
166Uzbekistan1,8
166Zimbabwe1,8
171Congo, Democratic Republic1,7
171Equatorial Guinea1,7
173Chad1,6
173Guinea1,6
173Sudan1,6
176Afghanistan1,5
177Haiti1,4
178Iraq1,3
178Myanmar1,3
180Somalia1,0

mardi 27 décembre 2011

La zen attitude pour 2012


Etre zen ou espérer le devenir est l'aspiration de tous, en réalité. Même avec la meilleure volonté du monde tout, autour de nous, œuvre pour faire de l'être humain une personne colérique, impatiente, nombriliste et stressée. Je répète, chaque jour, à qui veut l'entendre, de n'accepter de déployer son énergie que pour ce qui semble essentiel dans la vie. C'est un discours qui ne trouve pas d'échos. Qu’à cela ne tienne, comme une bouteille à la mer je réitère : Nous n'avons qu'une vie. Chaque jour qui passe, elle raccourcit. Je pense aux  perpétuels insatisfaits, aux cavaliers qui détalent jusqu’à perdre haleine derrière une illusion, aux vénales qui s’installent dans leurs cloisonnements, à tous ceux qui passent sans regarder le sourire qu'un enfant leur tend. Mon jugement balance entre mépris et empathie mais ni l’un ni l’autre de ces sentiments ne se situe sur la palette des émotions de la zen attitude. Alors, je regarde, je dodeline la tête et passe mon chemin parce que cette année …
... c'est une promesse que je me fais. Rien n'aura plus d'importance que l'attitude postive envers la vie, envers les autres. Plutôt que de courir derrière le vent, je me laisserai porter par lui. Plutôt que de me brûler les ailes au soleil, j’attendrai que ses rayons se fraient un chemin parmi les cumulus.

Bonne année à tous !




jeudi 1 décembre 2011

Exhibition -l'invention du sauvage

Extrait de mon exposé de la conférence : « Comment gérer la diversité culturelle et de confession au sein de l’école »


Depuis quelques jours et jusqu’en juin 2012 se tient au musée du quai Branly une exposition initiée par Lilian Thuram et sa fondation contre le racisme qui s’intitule :
L'exposition est visible au musée du quai Branly
à Paris jusqu'en juin 2012


« Exhibition - l’invention du sauvage. » 


En m’intéressant d’un peu plus près à ce phénomène oublié,  j’ai découvert que « l’exhibition du sauvage » ou « spectacle ethnique » et un processus qui a commencé au 16e siècle  jusqu’au milieu du 20e siècle et qui est en fait l’exploitation du chiffre effarant de  35 milles hommes, femmes, enfants qu’on faisait venir d’Afrique, D’Asie, d’Océanie ou des Amériques pour les exhiber dans les théâtres, les revues de cabaret,  les foires, les zoos, les cirques etc. De 1800 à 1958 on parle de plus d’un milliard ( !!!) de visiteurs se bousculant pour contempler ces gens venus d’ailleurs au physique atypique.

 Dans les documents de présentation de cette  expo on peut lire : « Le spectacle exotique devient un spectacle de masse. Le visiteur découvre ces « acteurs de la sauvagerie » qui se produisent sur scène, devenant de véritables professionnels, tels les aborigènes, les femmes à plateaux, les amazones, l’archétype de l’Amérindien exhibé, qui marquera à jamais l’imaginaire  du Far West. Ces premiers spectacles façonnent et structurent le regard occidental sur l’altérité, et plus spécifiquement l’altérité en provenance des territoires que les différents états européens espèrent conquérir ou sont en train de coloniser. Cette époque de début de conquête impériale est aussi celle des théories portant sur la classification, la hiérarchisation de l’humanité et sur la notion de « race »  pensée savante qui a marqué les sciences humaines tout au long du 19e siècle. Ces spectacles ont formé le regard de l’Occident et profondément influencé la manière dont est appréhendée  l’Autre depuis près de cinq siècles. Si ces exhibitions disparaissent progressivement dans les années 30, elles auront alors accompli leur œuvre : créer une frontière entre les exhibés et les visiteurs. Une frontière dont on peut se demander si elle existe toujours ? »

Pour ma part,  cela m’éclaire sur un pan de notre histoire jamais évoqué, comme si on en avait tellement honte qu’on tentait de l’oublier en le refoulant dans notre subcontinent collectif ; mais comme le dit la gynécologue Danièle Flaumenbaum dans son livre « Femme désirée, femme désirante » ( Editions Payot 2006) pour des problèmes liés à l’intimité féminine mais tout à fait valable en sociologie: « les secrets et les non-dits enkystent la pensée et l’empêche d’avoir une vision clair de la vie. Il existe alors en nous une crypte dans laquelle ces traumatismes sont toujours actifs et ont besoin de s’exprimer d’une façon ou d’une autre ».

Et comment s’expriment-ils aujourd’hui ? C’est la question du jour. Le rejet, le racisme, la xénophobie, l’islamophobie etc. tous ces préjugés introduits depuis des siècles dans notre civilisation occidentale agissent comme une pathologie fantôme (la maladie n’existe plus mais son fantôme continu à hanter notre société.)

Pour paraphraser encore le docteur Flaumenbaum qui parle (toujours de cas gynécologiques) de symptômes engendrés par les pathologies de lignée où comment un mal passe de génération en génération sans qu’on ne sache trop pourquoi. Pour elle, il est impératif de comprendre ce qui ne va pas de génération en génération pour remédier à l’anomalie.

Et c’est là que je me questionne sur l’éducation à la mémoire que l’on donne aux jeunes dans les écoles. L’histoire que l’on enseigne est celle des évènements qui ont marqué l’Histoire  mais jamais ou rarement celle  des individus dans leur l’Histoire.  L’éducation à l’altérité c’est aussi permettre à chacun de mieux connaitre le parcours de ses parents,  grand- parents,  mais aussi le parcours des parents et des grands-parents de l’Autre.

 Aujourd’hui, la plupart des sociétés à travers le monde sont constituées d’individus issus de cultures différentes. Il est tout à fait exceptionnel de trouver des sociétés véritablement monoculturelles où la population partagerait tout à la fois la même culture, la même langue, les mêmes valeurs, les mêmes habitudes, les mêmes références.
 La diversité culturelle est donc fondamentale dans les sociétés d’aujourd’hui. C’est pourquoi, on parle actuellement de sociétés multiculturelles. Vivre ensemble, cela veut dire que nos cultures communiquent entre elles et s’enrichissent mutuellement. Cela ne se fait toutefois pas de manière abstraite. Ce sont les individus qui portent les différences culturelles. C’est pourquoi une société basée sur des ghettos culturels ne permettant pas aux personnes de vivre ensemble et de communiquer entre elles sur un pied d’égalité ne serait pas véritablement une société multiculturelle démocratique. Un pays d’apartheid, comme l’était l’Afrique du Sud, ou un pays qui pratique l’esclavage, peut en effet être multiculturel mais ne saurait être démocratique.





jeudi 27 octobre 2011

Le syndrome du Calimero


Le syndrome du Calimero



Nous gardons tous en mémoire Calimero, ce personnage de fiction, poussin anthropomorphe malchanceux, qui répétait inlassablement que le monde était « trop injuste ». Calimero, dans la série officielle est présenté comme le dix-septième poussin de la couvée d'une poule qui le renie car il est noir alors que tous les autres sont jaunes. Noir de la queue à la tête, il n'abandonne jamais la coquille de l'œuf dans lequel il est né.

Calimero est surtout connu des enfants qui ont grandi entre les années 1960 jusqu'à la fin des années 1970. Pour ma part, j'étais toujours terriblement émue par ce poussin mal compris, mal aimé, malheureux et solitaire. Ma fibre maternelle est née le jour où, pour la première fois, j'ai vu et entendu Calimero, je devais avoir cinq ou six ans. J'avais envie de l'adopter, de le prendre dans mes bras, de le protéger du monde rude et cruel jusqu'à accepter de recevoir les coups à sa place. Moi, j'étais forte, puisque potentiellement mère. Je pouvais donc, grâce à mon amour, lui offrir une nouvelle carapace solide en lui ôtant celle fragile et fissurée qu'il ne quittait jamais. Toute ma vie, je n'ai jamais cessé d'être la mère de Calimero. Enfant, adolescente, mère effective ou de substitution, mère sans faille et toujours vaillante. Les choses ont pris une ampleur conséquente lorsque je suis devenue la mère de mes propres enfants. Bravant les océans comme les amoncellements de vaisselle, gérant les conflits scabreux de l'ampleur de ceux traités par l'assemblée onusienne. Jamais malade, jamais fatiguée, jamais déprimée, toujours disponible, forte, en forme, souriante, pleine d’entrain. Conseillère, confidente, médiatrice, protectrice ! La mère de Calimero ne PEUT PAS se permettre de trébucher. Au quel cas, qui viellerait sur lui ?

Tout ça est une erreur incommensurable : tant que les démons de notre enfance ne sont pas affrontés, notre vie est dirigée par nos peurs. Pour devenir libre, il nous faut devenir adulte, ce qui ne va pas toujours de soi1.

Pour ma part, je suis devenue adulte très vite. Ma passion pour le Calimero remonte à l'enfance et la femme que je suis aujourd'hui ne cesse d'être troublée jusqu'au vertige par ce poussin au regard triste. Soulager sa peine est pour moi une sorte de sacerdoce, le mot est fort mais complètement adéquat. Nous pensons avoir grandi depuis la diffusion du dessin animé. Pourtant, il existe toujours un Calimero autour de nous. trente, quarante, cinquante ans, Calimero n'a pas d'âge ni de profil socio-professionnel particulier.  Un poussin fragile qui ne cesse de penser « que le monde est injuste » et que décidément, le bonheur n'est pas prévu dans le destin que la vie lui a tracé ! La mère poule (que je suis de  manière intrinsèque  et définitive) est là pour le rassurer, lui rappeler les aléas de la vie qui n’est pas « un long fleuve tranquille... » mais que je serai là, quoi qu'il advienne. Pourtant, au fur et à mesure de l’accumulation de petites misères quotidiennes, Calimero sature, s’épuise et la mère poule se sent impuissante, surtout lorsque le poussin se ramasse dans ce qui lui reste de coquille. Il se sent si fragile qu'il ne parvient pas à se laisser prendre. Il recule, s'effraye, renonce, se résigne et attend silencieusement que la roue tourne ou qu’une main le sorte de l’eau trouble et le sauve de la noyade, malgré lui !

Mais qui a dit que la vie était juste ? Cette idée que chacun a droit à sa part du gâteau est inscrite dans notre culture. Elle s’ancre pendant notre enfance, aux travers des paroles encourageantes dont nous inondent nos parents qui croient bien faire. “Si tu travailles bien à l’école, tu auras un bon boulot” C'est loin d'être évident dans la réalité. Quand nos efforts ne sont pas récompensés, comme Caliméro nous crions à l’injustice. Calimero pour devenir un jour un homme doit se poser les bonnes questions. Les questions qui permettent de toucher à l’essentiel, de se remettre en cause : Accepter l'échec pour mieux rebondir, accepter de recevoir mais aussi savoir donner. Calimero doit se débarrasser de sa coquille qui lui tombe sur les yeux et l'empêche de voir le monde, il doit intégrer l'idée que la mère poule a ses failles et à besoin elle aussi d'écoute et d'attention. La mère poule a le droit de pleurer et de ne pas se cacher pour le faire. La mère poule n'est pas invulnérable et immortelle. Il doit s'émanciper d'elle, couper le cordon mais garder un lien, plus constructif, plus fort, un lien qui construit, qui libère et non pas qui entrave. Calimero est prisonnier d'une geôle qu'il a érige lui-même. La mère poule peut venir lui apporter des oranges tous les jours mais plusieurs clés permettent de le libérer et il est le seul à les posséder.


1-(Isabelle Levert, psychologue )
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dimanche 9 octobre 2011

Sappho, son héritage aux écrivaines contemporaines

Sappho, son héritage aux écrivaines contemporaines

(Extrait de mon nouvel ouvrage )

Sappho


Sappho est probablement l'écrivaine lesbienne la plus connue de l'histoire de la littérature. Poétesse grecque qui vécue au VIIè siècle à Mytiline, sur l'île de Lesbos, son nom est d'avantage lié au choix de sa sexualité qu'à son œuvre poétique.  Interressant ce poème qui, avec une économie de mots, défini l'être, homme ou femme, que l'amour rend unique :

Pareille à la pomme douce qui rougit au bout de la branche, au plus fin sommet de l'arbre, l'ont-ils oubliée les cueilleurs de pommes ? Non, ils ne l'ont pas oubliée, mais ils n'ont pas pu l'atteindre.

En lisant les différents articles publiés par les historiens spécialistes de la Grèce Antique, il s'avère que Sappho ait été mariée et aurait eu une fille, Cléis. Elle l'évoque dans se fragment :

Je possède une jolie petite fille, pareille
à un bouquet de fleurs d'or, ma Cléis chérie,
que je ne donnerais ni contre toute la Lidye
ni contre l'aimable...
(la vertu ?)

Le terme de lesbienne tient son origine du lieu de naissance de Sappho : Lesbos 1, fréquemment visité par les touristes lesbiennes. Les poèmes de Sappho, passionnés et durs, sont inspirés par les femmes. Rien de fleur bleue et de romantique mais toujours violent et puissant :

L'homme fortuné qu'enivre ta présence
Me semble l'égal des dieux, car il entend
Ruisseler ton rire et rêver ton silence,
Et moi, sanglotant,

Je frissonne toute et ma langue est brisée :
Subtile, une flamme a traversé ma chair
Et ma sueur coule ainsi que la rosée
Âpre de la mer ;

Un bourdonnement remplit de bruits d'orage
Mes oreilles, car je sombre sous l'effort,
Plus pâle que l'herbe, et je vois ton visage
A travers la mort...


Elle ne parle pas de l'amour comme le font généralement les poètes. Elle emploie des termes brutaux pour évoquer la ou les passion(s) qu'elle ne parvient pas à maitriser. Le « saphisme », dans l'esprit collectif, défini le libertinage lesbien. A en croire Claude Mossé, historienne française, spécialiste de l'histoire de la Grèce antique, les mœurs étaient très libres dans ce type de société. Sappho n'était donc pas plus libertine que les Grecques de l'époque mais ses textes ou plutôt une infime partie de ceux-ci ( Les scribes chrétiens médiévaux n'ont pas jugé utile d'en faire la préservation ) font d'elle l'initiatrice des « amitiés honteuses ». Sappho aurait fondé puis dirigé à Mytilène une école pour jeunes filles où elle a enseigné la poésie la musique, la danse et les mystères d'Aphrodite ( Aphrodite est la déesse grècque de la germination, de l'amour, des plaisirs et de la beauté. Je retiens ce paradoxe qu'on accorde à la déesse, deux notions différentes : celle du plaisir de la chair, plus « terrienne » en quelque sorte, et celle de l'amour spirituel, pure et chaste qu'inspire sa beauté. La beauté et le plaisir de la chair seraient, selon les grecs anciens, et donc bien avant l'apparition des religions monothéistes, deux conceptions opposées. La bestialité de l'acte sexuel, impure et la perfection de la beauté, pure ! ).

Pour en revenir à Sappho, c'est donc parmi les élèves de son école qu'elle trouvait ses amantes. L'objectif de cette école est de permettre aux jeunes élèves de réaliser un idéal de beauté féminine que les Muses et la déesse qu'elles honorent ont les premières incarné. Les jeunes filles ne deviendront pas des prêtresses d'Aphrodite, elles se marieront tout comme leur maîtresse Sappho !




1 -Cette île et en particulier la ville de Eresos, rappelle Eros, Dieu grec de l'amour, dont le nom offrit la sémantique à des mots comme « érotique », « érogène » et tous ses dérivés. Éros est honoré en Grèce antique spécialement comme le Dieu de la pédérastie.

André Bonnard est le traducteur de la poésie de Sappho







dimanche 11 septembre 2011

Louis Ferdinand Céline et les femmes


Louis Ferdinand Céline


Les femmes de Louis Ferdinand Céline


Immense écrivain du XXème siècle (« Voyage au bout de la nuit », publié en 1938, est considéré comme un chef-d'œuvre absolu et il l'est sans nul doute) Céline est malheureusement connu aujourd'hui (presque) essentiellement pour ses écrits et ses positions antisémites. Céline, cinquante ans après sa mort, continu a être une énigme pour les écrivains, les lecteurs et les littérateurs de tous bords. Il inventa un style, une langue, une nouvelle approche de l'écriture fictionnelle et son talent reléve, aux dires de certains, pratiquement du génie. Pour un travail que je consacre « aux muses d'écrivains », je suis penchée depuis plusieurs jours sur la biographie de Louis Destouches (son vrai nom), afin de mieux connaitre celles qui traversèrent sa vie. Édith Follet, qu'il épousa juste après la guerre de 14 et mère de sa fille unique, Colette. Élisabeth Craig une danseuse américaine qu'il rencontra en 1926 et qui sera la plus grande passion de sa vie. C'est d'ailleurs à elle qu'il dédira le Voyage au bout de la nuit. Elle le suit à Paris, mais le quitte en 1933, peu après la publication du Voyage. Il part à sa recherche en Californie et apprendra qu'elle a épousée un certain Ben Tankel qui se trouve être... Juif. Éveline Pollet, auteure belge qui envoya une lettre à Céline pour lui avouer toute son admiration et qui finit par établir une longue relation avec lui, puis (liste non exhaustive) Lucette Almanzor, danseuse, elle aussi, comme Élisabeth Craig, qu'il épousa en 1943 et qui partagera les dernières années de l'écrivain (Louis Ferdiand Céline meurt en 1961).

« Bagatelle pour un massacre », « Les Beaux Draps », « L' École des Cadavres » sont les pamphlets que Céline consacre à ses pensées et positions antisémites. Introuvables de nos jours car aussi bien Céline de son vivant que Lucette Almanzor (toujours parmi nous à 96 ans) ont toujours refusé la réimpression de ces ouvrages sulfureux, dont les dernières éditions remontent aux années quarante. Aujourd'hui, « Bagatelle pour un massacre » se négocie au alentour des 300 à 400 euros sur les sites des bouquineries en ligne et cela va jusqu'à plus de 1100 euros pour les exemplaires dédicacés par l'auteur. Un DVD, consacré aux quelques rares apparitions en télévision de Louis Ferdinand, nous montre un homme anéanti qui déambule dans son jardin défraichi dans sa maison de Meudon, dans le département des Hautes-de-Seine.

A la vue de ce vieux bonhomme, qu'un vent trop fort pourrait faire vaciller, j'eus pitié. Pitié pour l'écrivain dont le génie littéraire fut d'un accablement tel que l'esprit ploya sous la médiocrité et l'ignominie de la misanthropie. Pitié pour le romancier à la verve si dense qu'en faire exclusivement profiter ses personnages lui semblait insuffisant. Céline transposa le degré de perfection de l'auteur à l'imperfection de l'homme de manière consciente ou inconsciente avec un brio génial. Il parvint à dissocier (mis à part dans ses pamphlets) l'écriture de l'œuvre littéraire de ses opinions belliqueuses. Il parvint à être « deux », celui qui écrit et celui qui pense. Celui qui nous emporte dans un « Voyage au bout de la nuit » et celui qui parvient à susciter un haut-le-cœur juste avec des mots (mais quels mots). Et les femmes qui ont partagé sa vie ? Qui l'on aimé à cause de son talent, malgré sa violence verbale envers les hommes de tous temps en général et ses contemporains en particulier ? Dans les images d'archives, ces femmes évoquent Céline avec les yeux de l'amour, elles ont aimé et cette part d'elles-mêmes a aimé le génie, l'écrivain d'exception, le médecin des pauvres, l'amoureux absolu. Je ne fais que commencer mon propre voyage parmi ces femmes séduites par ce séducteur atypique qui eut toutes les femmes qu'il a voulu. Je cherche, je découvre, je suis émerveillée et terrifiée à la fois, par ce que l'homme est capable de dire pour exorciser ses peurs, pour se justifier de n'être finalement qu'un simple mortel.

vendredi 9 septembre 2011

The secrets of Médéa

The famous Algerian actress, Biyouna, is interested in playing the role of Aunt Messaouda. Also, Sid Ahmed Agoumi, decided to accept the role of Zohra's father, and he has given us a letter of intent to facilitate the financing of the film. Ben Hamidou, a well established actor who works in Belgium, has expressed interest in playing a role in the film. The addition to our cast is very exciting for us because these actors are very experienced and well known throughout Europe and North Africa.

Biyouna


In late May, 2011, director, Daniel Julien, actress, Sonya Melha and director of photography, Vincent Vieillard Baron, traveled throughout Morocco in search of locations for all of the scenes that take place in Algeria. Morocco is being used in place of Algeria due to the difficulties of receiving permits. Also Morocco has a thriving film industry with qualified technicians and readily accessible film equipment rentals. Photos by Vincent Vieillard Baron.
Agoumi
Ben Hamidou

vendredi 19 août 2011

Dieudonné à Alger





Dieudonné s'est produit le 21 juillet dernier à Alger où il a interprété l'un de ses spectacles : « Mahmoud ».

Contesté en France et en Belgique où il fut accusé d'antisémitisme, j'ai trouvé là l'occasion de me faire une opinion qui ne serait pas directement induite par les médias.

Dieudonné est dérangeant, c'est incontestable. Il est politiquement incorrect, c'est le moins que l'on puisse dire ! Il a commencé son spectacle en nous rappelant l'impératif de la liberté d'expression et comment lui « artiste libre » on le boycottait parce que porteur d'une certaine vérité, celle qu'il ne faut pas crier très fort. D'ailleurs, sous les acclamations nourries du public, il lança : « la vérité tout le monde s'en fout, c'est le mensonge qui fait tourner le monde ». Il nie être antisémite (personnellement je comprends mal comment il a pu se réveiller un jour antisémite après avoir connu une telle complicité avec Elie Semmoun ! ). Il est antisioniste, le dit et le revendique, ce n'est pas un crime mais il l' affirme avec une telle virulence que ça laisse parfois perplexe. Desproges, en son temps, avait la même forme d'humour, il ne s'est jamais gêné d'évoquer tout à fait librement les juifs 1, les camps de concentration, les féministes, les arabes... Mais c'était les années 80, celles qui succédaient au renouveau sociétal amorcé dans les années septante par le mouvement de mai 68. A l'époque, il était même bien vu d'avoir des opinions dérangeantes, cela prouvait la bonne santé de la liberté d'expression et permettait aux artistes, comédiens, caricaturistes, chanceliers, d'avoir accès à tous les médias.

Chez Dieudonné donc, tout y passa : Les juifs et la Shoah furent ses thèmes de prédilections. Moi qui d'habitude a les zygomatiques plutôt faciles à dérider, j'ai trouvé certaines vannes très limites : « quand on écoute patrick Bruel et Enrico Macias on comprend que les allemands ont eu envie de construire des chambres à gaz »; Même si je ne suis fan ni de Bruel, ni d' Enrico Macias, je me suis sentie très mal à l'aise. Par contre, je partage cette idée de la mémoire sélective de l'Histoire et des historiens concernant les crimes contre l'humanité ( le massacre des indiens d'Amériques, l'esclavagisme, la guerre d'Algérie...). Chez Dieudonné il y a l'art et la manière, c'est la manière qui fait parfois défaut : un juif lui dit : « ma grand-mère est morte dans un camp de concentration après avoir été déportée » il lui répond : « je m'en fout de ta grand-mère, je lui pisse dessus, la mienne est morte sous une bombe au napalm larguée par les français au Cameroun ! ». Voilà le style de Dieudonné, celui d'un ado rebelle qui dénigre la souffrance de l'autre parce que la sienne lui parait plus intense. Il y a beaucoup d'injustices à travers le monde et ce n'est pas en minimisant celle de l'autre que la nôtre gagnera en reconnaissance.

1 - Pierre Desproges évoqua un jour dans l'un de ses sketchs un personnage antisémite qui s'exprima comme suit :


On me dit que des Juifs se sont glissés dans la salle ?

"Vous pouvez rester. N’empêche que. On ne m’ôtera pas de l’idée que, pendant la dernière guerre mondiale, de nombreux juifs ont eu une attitude carrément hostile à l’égard du régime nazi. Il est vrai que les Allemands, de leur côté, cachaient mal une certaine antipathie à l’égard des juifs..."

lundi 8 août 2011

Une étoile filante

Je n'oublierai jamais ces deux grands yeux qui vous transpercent et semblent lire à travers vous. Je revoie cette petite fille qui tout à coup surgissait après la sonnerie d'école, son cartable dans les mains ou sur le dos. Je pense n'avoir jamais vu une petite fille aussi belle et même lorsqu'elle quitta l'école primaire, où je la croisais chaque jour, il m'arrivait de temps en temps de penser à cette princesse blonde au regard surnaturel. Charlotte est devenue une adolescente puis une jeune femme mais la vie n'a pas voulue qu'elle éblouisse plus longtemps les gens qui auraient eu la chance de traverser sa vie. Celui qui s'est donné le droit de lui fermer les yeux définitivement dit regretter, ne pas comprendre pourquoi, soudainement il fut pris de cette pulsion meurtrière. Il dit que la panique, l'alcool, sa force... Il dit ! Je n'ose imaginer l'enfer dans lequel la famille de Charlotte est plongée. Je n'ose imaginer le cataclysme qui depuis une semaine s'est emparé du cœur de sa mère dont le sourire apaisant était une vraie invitation à la discussion en attendant la sortie d'école de nos enfants. Je revoie encore cette femme lorsque je lui disais "elle est belle ta fille !", elle esquissait un sourire timide qui traduisait l'humilité d'une mère qui savait la beauté de sa fille hors norme mais trouvait peut-être inconvenant de le confirmer. A cette mère je dis : Qui a pu croiser Charlotte, ne serait-ce qu'une seule fois dans sa vie, ne peut l'oublier. C'est une triste consolation, ça n'en est même pas une, je le sais. Mais les étoiles filantes sont rares et attirent l'attention bien plus que les autres. Charlotte Antoniewicz morte à quelques jours de ses dix-neuf ans est une étoile filante. Elle est venue, elle est passée mais restera à jamais dans la mémoire de quiconque l'a croisée.

mardi 28 juin 2011

Bel été à tous !

Chers amis du blog,

Merci pour votre fidélité à mes élucubrations "blogiennnes." Nous entamons l'été et juillet pointe, comme il se doit, ses aguicheuses chaleurs caniculaires. Ce fut une année chargée à tous points de vue. Beaucoup de conférences (de Arlon à Bruxelles ), la préparation et les finitions du scénario "Les silences de Médéa" http://www.thesecretsofmedea.org/ dont le tournage est prévu en septembre (sortie : été 2012), un atelier théâtre et la rédaction d'une pièce (en collaboration avec Ben Hamidou) qui se jouera en mai 2012 , la rédaction d'un nouvel essai, la préparation d'un nouveau roman et... Trois enfants qui exigent temps et disponibilité. Bref, une pause s'impose avant un nouveau marathon dès la rentrée de septembre. Je vous souhaite donc à tous de bonnes vacances reposantes, enrichissantes, "reboustantes", vous  régénérant l'âme et le coeur et faites de rencontres belles et positives qui égailleront la nouvelle année académique dans huit semaines,  déjà !

lundi 20 juin 2011

La robe de Marylin




Marliyn, victime de son image
La robe que Marylin Monroe portait dans le film « Sept ans de Réflexion » vient d'être vendue aux enchères 4,6 millions de dollars dans une salle de vente de Beverly Hills. 4,6 millions de dollars pour un drapé blanc et une fermeture éclair. 4,6 millions de dollars soit une somme largement suffisante pour ouvrir une bibliothèque, une école et un hôpital au Darfour, au Tchad ou au Sri Lanka (je n'ose même pas rêver de cette somme pour entreprendre les travaux du sublimissime Hôtel Particulier Losseau classé mais qui tombe en ruine à Mons !!!http://www.facebook.com/home.php#!/pages/Il-faut-sauver-la-Maison-Losseau/104759216275450 )

Que va faire le propriétaire d'une telle fortune avec cette robe, fût-elle celle de Marilyn Monroe ? La regarder ? La porter en fantasmant sur le corps de celle qui s'y glissa jadis et joua les fausses effarouchées sur une grille de métro lorsque la robe s'envola au passage du train en dévoilant ainsi ses jambes ? 4,6millions de dollars... Le rêve n'a pas de prix ! Mais la raison en a, elle (la robe ne fut pas le seul objet mis en vente ce WE à L.A, d'autres objets « mythiques » ayant appartenu à Julie Andrews, Audrey Hepburn etc. ont été vendus ). La raison donc ! Imaginons : je suis riche, très riche et je suis une inconditionnelle de tel ou tel artiste. Un objet lui appartenant est mis en vente (son premier biberon, sa voiture, sa brosse à dent...) je fais l'acquisition de l'objet convoité (payé comme il se doit une petite fortune), je le ramène chez moi et puis... Chez le fan, la groupie, l'admirateur effréné ou le collectionneur frénétique il y a à faire une vraie analyse du psyché, cela répondrait à bien des questions. Dans celles que je me pose, une me taraude plus que les autres : Pourquoi ne nous est-il plus possible, à un moment donné, de voir en l'Autre qu'un être humain avec sa grandeur mais aussi ses failles ? Quand cessons nous de le percevoir comme un simple mortel pour en faire un être immortel ? Je refuse une fois encore de m'improviser psychanalyste mais est-ce une manière, en projetant sur l'autre l'immortalité, d'apprivoiser notre propre mort ? Payer des millions de dollars un objet qui n'a qu'une valeur sentimentale ne serait-il pas comparable au doudou que serre l'enfant dans ses bras, la nuit, pour se sentir rassurer avant de s'endormir ? Hollywood est un leurre, je le sais pour avoir visité les studios Universal. Rien n'est plus factice que l'usine à cinéma. Décors en carton, villages, quartiers reconstitués mais pourtant source de rêve à travers le monde pour des millions de personnes. Wisteria Lane ; factice, Jurasik Park, factice (même ma fille de 7 ans n'a pas eu peur !) Retour vers le futur ; factice...

Des étudiants me demandent parfois : « Quel est votre écrivain préféré ? » je réponds : « je n'ai pas d'écrivain préféré, il y a des livres que j'aime plus que tout mais pas d'écrivain dont l'œuvre serait à ce point parfaite qu'elle susciterait en moi une admiration sans borne». J'aime marilyn Monroe pour sa fragilité, sa candeur, sa sensibilité à fleur de peau mais je déteste cette séduction outrancière qui fit d'elle un objet sexuel déshumanisé. J'admire Christian Bale pour son charme, son charisme, ses grands talents d'acteur mais abhorre ses colères d'une grossièreté sans nom. J'aime Balsac mais déteste sa misogynie etc.

4,6 millions de dollars ! Si j'avais 4,6 millions de dollars je ne sais pas ce que j'en ferais mais je sais ce que je n'en ferais pas !





vendredi 10 juin 2011

L'amour a ses raisons...


le Baiser de l'hôtel de ville de Robert Doisneau en 1950
Le coeur a ses raisons, que la raison ne connaît point; on le sait en mille choses.


Nous disait Blaise Pascal dans ses "Pensées" (1670) en évoquant Dieu. Ce célèbre dicton est devenu aujourd'hui : L'amour a ses raisons que la raison ignore pour évoquer (pardonner ?) les erreurs commisses par amour. Est-ce aussi le cas lorsque la raison de celui qui aime est une part constituante d'un esprit hautement cultivé et critique ? Après avoir évoqué Anne Sainclair sur ma page Facebook et remit en question son soutien désintéressé à Domnique Strauss Khan, certains de mes amis facebookiens sont restés persuadés que seul l'amour dictait ses faits et gestes.

Jusqu'où une femme peut-elle aller pour l'amour d'un homme ?

Les sentimentales diront qu'il n'y a pas de frontière à l'amour, car s'il est sincère, il est absolu et sans limite. Sans limite, cela voudrait donc dire qu'il dépasse l'entendement et la réflexion. Ce qui n'est pas réfléchi ouvre les portes à tous les débordements, à toutes les outrances. Michelle Martin était-elle à ce point amoureuse de Marc Dutroux pour avoir accepté sa pédophilie meurtrière ? Idem pour Monique Olivier, épouse de Michel Fourniret ( tueur en série, principalement sur de femmes et des jeunes filles) ? Qu'en est-il d'Eva Braun, la femme d'Adolph Hitler qui accepta de se suicider avec lui le 30 avril 1945 au lendemain de la signature de leur acte de mariage ? Dans un récent article, j'ai lu aussi que de nombreuses femmes rêvaient de trouver un mari dans le couloir de la mort des prisons américaines et que le phénomène était tel, que des chercheurs tentaient de comprendre pourquoi les pires criminels recevaient tant de propositions de mariage (le plus grand nombre de proposition viendrait de Grande Bretagne et des Pays-Bas !!!) Il y a là chez l'humain et chez la femme en particulier une part de mystère qui laisse perplexe la romancière que je suis. Même s'il est objectivement possible de trouver des circonstances atténuantes à ces « amoureuses » singulières, il est subjectivement difficile de comprendre le bonheur et la joie qu'elles en retirent, somme toute, quand même, finalité de l'état amoureux. Être amoureux c'est une promesse de bonheur pour soi et le sujet de cet amour, c'est trouver en l'autre cette meilleure part de soi-même, c'est le placer sur un trône inaccessible parce qu'il est unique, inégalé et inégalable. Aimer c'est comprendre qu' « il » est, à lui seul, la concentration de tout ce que l'Homme a de meilleur. Aimer c'est comprendre pourquoi on existe et quel but donner à sa vie. Il y a en l'amour de l'admiration, de la sublimation, une attraction positive qui est d'abord et avant tout une réverbération de ce que chacun(e) recèle en lui. La fascination pour un Dutroux, un Mussolini, un Hitler, un meurtrier, un violeur ou un terroriste est un sentiment malsain qui ne peut en aucun cas être associé à de l'amour.
























































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jeudi 2 juin 2011

Le vitriol comme arme de vengeance

Quel est l'acte le plus naturel pour une femme le matin que de se regarder dans le miroir, guettant sur son visage les bienfaits ou les stigmates d'une nuit reposante ou agitée ? Pour des centaines de milliers de femmes à travers le monde, cela relève du défi. Brulées à l'acide ou au vitriol (l' acide sulfurique pur se présente sous la forme d'un liquide incolore et inodore, le vitriol, par contre, est un acide sulfurique impur)ces victimes placent désormais dans les tréfonds de leurs priorités « l'image » et l'apparence. En Inde, en Iran, au Yémen, au Pakistan ( à Islamabad, l'ONG Acid Survivors Foundation, rapporte que ces trois dernières années, les cas de 279 personnes ont été recensés dans tout le pays ) sans oublier le Bangladesh, qui utilise ce produit en teinturerie et qui détient la première place sur le podium de cette pratique perverse( lors de la dernière décennie, Acid Survivors Foundation a recensé 2800 victimes, voire aussi leur site http://www.acidsurvivors.org/ très complet ). L'acide est une arme à l'encontre de celles qui « dévient » aux lois claniques et communautaires. Un adultère, un mariage forcé contesté, des avances repoussées, un prétendant éconduit, un amoureux transi et heurté dans son amour propre, la revanche d'un clan sur un autre, des conflits de voisinage, une désobéissance quelconque et voilà ces femmes punies. En plus de douleurs insupportables (l'acide continu à détruire les tissus pendant plusieurs minutes encore après le premier contact avec la peau) elles doivent désormais faire le deuil de ce que la femme à de plus précieux dans sa féminité. Les attaques visent le visage, le dos et la poitrine, soit ce qui et le plus visible chez une femme. Même si l'Asie est le continent qui connait le plus de victimes, l'Europe n'échappe pas aux illuminésqui choisissent cette pratique pour se venger d'une femme. En Angleterre, où l'une des présentatrices vedettes de la télévision a été récemment défigurée par un homme complice de son petit ami, dans les banlieues surpeuplées des grandes villes françaises etc. Si j'évoque ce drame aujourd'hui, c'est parce que le tribunal civil de Bruxelles renvoi aux Assises l'agresseur de Carmen, une molenbeekoise aspergée au vitriol par son voisin de pallier qui la harcelait depuis plusieurs mois. Décider de placer ces hommes sur le même pied d'égalité que des meurtriers me semble juste. Il était temps !