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jeudi 27 janvier 2011

 Le 2 février prochain paraîtra ma nouvelle : " Losseau, l'oiseau du paradis" (texte que je consacre à la Maison Losseau, à Mons) dans un recueil consacré au patrimoine wallon

mercredi 19 janvier 2011

Interview accordée à Olivier Henskens pour la Nouvelle Gazette

 

Selon Malika Madi, l’Algérie n’est pas encore prête à connaître de nouveaux troubles
L’Algérie connaît des troubles depuis six jours. Quatre personnes ont tenté de s’immoler par le feu. En Tunisie, un acte identique avait déclenché les émeutes qui ont finalement provoqué le départ du président Ben Ali. Alors, risque-t-on de voir la même chose arriver en Algérie? Pas tout de suite, selon Malika Madi, l’écrivaine houdinoise d’origine algérienne.
L’Algérie, Malika Madi connaît bien. Dans ses romans, elle parle souvent de la condition de la femme, notamment musulmane, et, dans “ Les Silences de Médéa ”, qui sera bientôt adapté en film, elle parle de l’Algérienne, plus précisément. L’Algérie, ce sont ses racines, même si elle est née à La Hestre. Du coup, elle suit d’un œil attentif les événements qui touchent son pays d’origine depuis près d’une semaine. Comme en Tunisie, des troubles secouent l’Algérie. Comme en Tunisie, la faim et le manque de perspectives des jeunes sont à l’origine de suicides et de manifestations. Mais le parallélisme s’arrête là. Car selon Malika Madi, le pays dirigé depuis 1999 par Abdelaziz Bouteflika n’est pas encore prêt à entrer dans une nouvelle révolution.
Les premiers problèmes de l’Algérie actuellement, ce sont la faim, le chômage et le pouvoir d’achat qui est trop faible: “ Mais le gouvernement vient d’annoncer des mesures pour lutter contre les prix excessifs. Et je pense que cela devrait calmer la population. ”  Pas parce que les Algériens n’ont pas d’autres problèmes mais plutôt parce qu’ils ne sont pas prêts à replonger dans des troubles: “ Il ne faut pas oublier que, contrairement à la Tunisie, l’Algérie sort tout juste d’une guerre civile qui fut extrêmement violente. Des milliers de personnes sont mortes. Les troubles entre l’état et les extrémistes musulmans n’ont pris fin qu’en 2001 et l’Algérie a connu des attentats jusqu’en 2005, 2006. Je crois que la population est fatiguée. ”

De là à dire qu’une révolution similaire à celle de la Tunisie est impossible en Algérie, il y a un pas qu’elle ne franchit pas: “ Je pense que le futur de l’Algérie, comme le futur d’autres pays tel la Libye ou l’Iran, dépend de ce qui va se passer en Tunisie dans les semaines et les mois qui viennent et pas de ce qui vient d’arriver. Si la Tunisie parvient à créer une vraie démocratie, ce qui est très compliqué, et que grâce à cela, elle arrive à se sortir du marasme économique où elle croupit, alors je pense qu’elle servira d’exemple que d’autres peuples voudront suivre. Mais le danger de voir un chaos plus grand encore s’installer à Tunis existe aussi. Dans ce cas-là, les autres pays pourraient bien ne pas bouger. ”

La révolte viendra du peuple. Et pourtant, on est encore loin de connaître la démocratie en Algérie: “ La liberté de pensée est pratiquement inexistante. Des chefs de rédactions sont toujours enfermés là-bas. Même si ce n’est sans doute pas aussi grave qu’en Iran car il existe tout de même des journaux et des journalistes de qualité, certains sujets restent totalement tabous. La corruption est élevée au rang d’institution et le pouvoir, très fort, ne se renouvelle pas. Donc non, on ne peut certainement pas dire que l’Algérie est une démocratie et il est certain que je préférerais qu’elle le devienne. ”

Et pour cela, il n’y a sans doute qu’une solution, une révolte similaire à celle de la Tunisie: “ Mais une révolution est toujours sanglante. C’est pour cela qu’elle doit absolument venir du peuple. Elle ne pourra fonctionner que si c’est le peuple qui décide de quand et comment elle se déroule. ” Or, selon elle, l’Algérie n’est pas prête à cela pour l’instant.
Les troubles en Algérie sont-ils comparables à la révolte tunisienne? Sans doute pas tout à fait. P.N.

L’Algérie n’est pas la Tunisie


Pour Malika Madi, l’Algérie est fort différente de la Tunisie. P.N.
n.c.
Différences et points communs
L’Algérie et la Tunisie ont des points communs. Et pourtant, selon l’écrivaine houdinoise Malika Madi, le peuple algérien n’est pas prêt à suivre la révolution tunisienne. Car les deux pays ont aussi de grandes divergences.

Mais commençons par les points communs: “ Ils ont une frontière commune. Ensuite, ce sont deux pays avec une base musulmane. Ce sont deux anciennes colonies françaises, même si les deux occupations ont été différentes. Ce sont aussi deux pays qui, depuis leur indépendance, n’ont pas encore connu de vraie démocratie. ”

Mais la pratique du pouvoir s’est faite de manière différente: “ En Tunisie, c’est le couple présidentiel qui était très fort et dirigeait le pays. En Algérie, c’est l’armée qui est très puissante. Certains disent même que c’est elle qui dirige dans l’ombre du président Abdelaziz Bouteflika. ”
Une force qui s’explique par l’histoire récente du pays: “ Une révolte comme celle des Tunisiens, l’Algérie en a déjà connu une... avec une issue peu favorable. C’était il y a 20 ans. Mais à l’époque, au lieu de fuir, le pouvoir a répondu aux troubles acceptant le pluripartisme. ”
Ce qui a ouvert la porte aux islamistes. En 1992, le Front Islamique du Salut remporte haut la main le premier tour des élections législatives: “ Ils avaient basé leur campagne sur des propos très populistes. Le pouvoir a alors pris peur et a déclaré que les élections avaient été truquées. Le FIS n’a pas atteint le pouvoir et s’est posé en victime. ”

Peu de tourisme en Algérie
Les extrémistes se sont organisés en groupes armés et la guerre civile a débuté. Elle a duré près de dix ans et a permis à l’armée de renforcer son pouvoir: “ Cela explique que les Algériens n’ont pas envie de se relancer dans une révolte aujourd’hui. Au contraire des Tunisiens qui, eux, ont assez bien réussi, jusque-là, à empêcher la montée de l’extrémisme. ”
Mais une autre grande différence existe: “ Le tourisme. Depuis 20 ans, les Tunisiens côtoient l’Occident en permanence. Ils voient toutes les richesses des touristes et souffrent donc de ce qu’ils ne peuvent avoir. Contrairement à la Tunisie, l’Algérie possède du pétrole et n’a pas misé sur le tourisme pour développer son économie(...)
Pour Malika Madi, l’Algérie est fort différente de la Tunisie. P.N.

mercredi 12 janvier 2011

The secrets of Médéa scenes from the film




Cliquer ici pour accéder au site du film:  The Secrets of Médéa

Cette vidéo est le trailer du film "The secrets of Médéa" (réalisateur Daniel Julien, Swift Productions, Oakland, Californie) dont j'ai écrit le scénario et qui est basé sur mon roman "Les silences de Médéa" paru chez Labor en 2003 puis Luc Pire dans la collection Espace Nord en 2007.

Voici ce qu'en disait Pierre Maury dans Le Soir :


roman Les silences de Médéa MALIKA MADI


MAURY,PIERRE
Vendredi 12 janvier 2007
roman
Les silences de Médéa
MALIKA MADI
Une trompeuse oasis de paix dans une Algérie en crise. Une jeune institutrice face à l'horreur. Le refus de ce qui lui est arrivé, seul capable de la propulser vers une autre vie, en France. La complicité avec la fille de son mari. Et la mémoire qui s'ouvre, pour un avenir. En quelques mots, ce deuxième roman paraît caricatural. Il est tout le contraire. Il creuse la douleur et la vérité avec nuance.

mercredi 5 janvier 2011

L'Homme, Le Père


Lorsque m'est venue l'idée d'écrire un livre sur L'Écriture et la Maternité, je désirais exclusivement évoquer « La Femme », songeant que c'était déjà une lourde tâche qui me demanderait un vrai travail de recherche et d'introspection. Lorsque j'ai fait un appel à textes auprès de mes collègues écrivaines, quelques hommes se sont manifestés avec l'envie d'apporter leurs témoignages. J'avais alors répondu que la question du père / écrivain était une vraie réflexion en soi et que je préférais, dès lors, m'en tenir au thème de la mère/ écrivaine, laissant la question de la paternité pour un prochain ouvrage (réponse, je le savais, qui me permettait refuser poliment une proposition qui ne me tentait pas). Au fur et à mesure de l'avancement de mon projet, j'ai réalisé que je ne pouvais pas tout à fait passer sous silence L'Homme et Le Père. Si ce n'est dans une étude large et approfondie, tout au moins dans un chapitre court mais ouvert sur différentes réflexions.
Pourquoi se revirement ? Il y a quelques jours, me rendant comme à mon habitude à la salle de sport où je suis membre, je revis un jeune homme, préposé à l'accueil, tout fraichement père d'un petit garçon. Il avait pris quelques semaines de congé pour s'occuper du bébé et la dernière fois que je l'avais vu (sa compagne n'avait pas encore accouché) nous avions pris un long moment pour discuter de ce futur évènement dans sa vie. Son regard brillait, il était impatient de pouvoir tenir son fils dans ses bras et élaborait déjà toutes sortes de rêves les concernant. J' étais très émue, plongée dix-huit ans en arrière, lorsque dans le regard de mon mari j'avais perçu cette même étincelle. Ce jour-là donc, après l'avoir félicité, je pris des nouvelles de la maman. Il s'est subitement assombri, m'avouant que cela faisait des semaines qu'elle avait accouché, qu'elle était invivable et qu'il ne comprenait pas pourquoi elle connaissait toujours le baby blues. J' ai alors répondu qu'un accouchement était un vrai bouleversement dans la vie d'une femme et il a rétorqué « dans la vie d'un homme aussi ! »
Nicolas Florence, gynécologue-obstétricien et écrivain (qui collabora il y a quelques années à un ouvrage collectif que j'avais coordonné pour dénoncer la guerre du Liban en été 2006) vient de faire paraitre un essai « L' Homme, Le Pére, Le Pacte » où il évoque justement ce phénomène (presque) toujours oublié de l'enfantement ; la paternité. Je reprends ici un passage de son ouvrage publié chez Bernard Gilson « Jusque-là, les protagonistes de ce couple étaient, à quelques différences près, égaux. La maternité sonne le glas de cette égalité. De nos jours, les femmes n’admettent toujours pas que la maternité restera à jamais un facteur de discrimination positive ou négative dans le milieu professionnel, familial et, bien sûr, dans le couple. Au sein de la relation conjugale,la maternité engendre, impose, supprime et, inexorablement, fait naître ou mourir des éléments bouleversant cette relation.
De la maternité naît la paternité. Du binôme naît le trio. À côté du couple mère-enfant nouvellement formé, l’homme doit trouver sa place... de père. Un pacte ! »
Je vais donc tenter de mieux comprendre l'Homme, le Pére, l'Écrivain. Vos témoignages sont les bienvenus.