Translate

dimanche 29 mai 2011

Harcèlement et tabous

Femme algérienne par Frederick A. Bridgman (1888).
Le harcèlement sexuel existe dans toutes les sociétés, dans tous les milieux professionnels quels qu'ils soient. Après « l'affaire » DSK ( accusé de harcèlement sexuel et de viol) et la démission, en France, d'un secrétaire d'État à la Fonction publique du nom de George Tron, ( accusé lui aussi par deux de ses collaboratrices d'agressions sexuelles) il est judicieux d'évoquer aujourd'hui cette violence longtemps tu par les femmes pour différentes raisons, bonnes ou mauvaises.

En Algérie, (et dans le monde arabo musulman de manière plus générale) les tabous sur la sexualité et tout ce qui y a trait, freinent les femmes victimes de viols, d'agressions sexuelles ou de harcèlement de porter plainte contre l'homme agresseur. Le code de la famille (ou Moudawana), véritable chape de plomb, dicte les règles en société et notamment la place de la femme au sein de sa famille comme sur son lieu de travail. Ce code inclut des éléments de la charia soutenue par des islamistes et par des conservateurs même si des associations féministes et des partis de gauche en demandent l'abrogation. Sous la pression des partis islamistes et conservateurs, le code a été partiellement révisé (notamment en ce qui concerne le mariage, le divorce et la filiation ). Cette révision a touché plusieurs aspects en renforçant les droits des femmes. Lors de la guerre civile qui ébranla l'Algérie pendant plus de dix ans, des milliers de femmes ont été kidnappées, violées et assassinées (voir aussi le film en préparation basé sur mon roman : Les Silences de Médéa http://www.thesecretsofmedea.og/ ). Le président Abdelaziz Bouteflika avait alors demandé au peuple algérien de considérer ces femmes rescapées comme des « héroïnes de guerres. » Rien de cela n'eut
lieu. Comme s'il ne suffisait pas pour elles d'avoir connu un drame sans nom les voilà en plus considérées comme des parias, des rebuts de la société. Pour celles revenues des maquis, le cauchemar continu lorsqu'elles sont rejetées par leurs familles, leurs parents parce que « souillées » par les islamistes. Certaines en ont perdu la raison, sont devenues prostituées, mendiantes ou se sont suicidées. Je vous renvoie vers ce site : http://www.retelilith.it/ee/host/maghreb/htm/magh9.htm qui détaille ces questions avec précision.

Le harcèlement sexuel existe dans toutes les sociétés, certaines ont travaillé pour abolir la stigmatisation des femmes victimes, d'autres les incriminent parce qu'elles sont femmes et désireuses d'un épanouissement autre que celui que l'on peut connaître dans la sphère privée et familiale.

J'ai le souvenir très net d'une jeune étudiante en médecine, en Algérie, qui avoua de manière anonyme être victime de l'un de ses professeurs de faculté. Il sursoyait son passage à l'année supérieure à la condition qu'elle accepte ses avances. Elle était désemparée, prise au piège entre le désir d'aller au bout de sa vocation et celui de garder sa virginité pour l'homme de sa vie.

mercredi 18 mai 2011

DSK : Du Sofitel à Rikers Island


La femme de chambre qui aurait été victime d'agression sexuelle de la part de DSK, voit sa vie basculer de l'ordinaire à l'extraordinaire. Il y a moins d'une semaine encore, elle était une employée d'hôtel comme il y en existe tant à travers le monde et la voici aujourd'hui au cœur d'une procédure judiciaire sans précèdent dans l'histoire de la finance, de l'économie et de la politique française contemporaine. DSK est, apparemment, un dragueur et un harceleur notoire. Son comportement envers les femmes serait, depuis très longtemps, celui d'un séducteur qui « séduit » par la force. Jean-Pierre Olié, psychiatre, dit ce matin dans le Figaro : « Le séducteur a besoin de percevoir chez l'autre une empathie, une assurance, une réponse positive, un élan. Le violeur veut une emprise, une maîtrise de l'autre. Il s'inscrit dans le déni de son attente.» Où se situe DSK ? Certaines journalistes avouent aujourd'hui avoir refusé des interviews en tête à tête avec lui tant son penchant immodéré (pathologique ?) pour le sexe est chose connue dans les milieux journalistiques et politiques. Les journalistes français se défendent aujourd'hui de n'avoir pas divulgué le vice de l'ex champion des sondages pour la présidentielle française de 2012 mais « la séduction, la drague, les aventures amoureuses et sexuelles font partie de la vie politique ». Voici donc le président du Fond Monétaire International pris aux pièges de ses vices, de ses travers, de sa mauvaise appréciation d'une situation qui a fait basculer sa vie. Logé dans une chambre à trois mille dollars il y a quatre jours, le voici partageant un toit avec les dealers les plus dangereux, les chefs de gangs les plus meurtriers et les assassins les plus sanguinaires de la Côte Est des États Unis . Vêtu habituellement de costumes à trente cinq mille dollars, il porte à l'heure qu'il est la tenue orange des locataire de Rikers Island. Comme le souligne les gros titres, c'est :« Une descente aux enfers ».

Et la victime ? Cette femme faisait son travail et son intégrité (physique et morale) a été atteint. On songe à cet homme, à ce qu'il était et à ce qu'il est aujourd'hui mais qui est la victime dans cette affaire ? Qui devons nous plaindre ? La défense de DSK aurait engagé des détectives privées musulmanes pour faire un travail d'enquête appuyée dans le quartier du Bronx où elle résidait avant les faits. A raison de 60 mille dollars de l'heure, ces « détectives voilées » (qui compte intégrer la vie du quartier sans révéler leurs intentions, bien sûr) sont sensées trouver des cadavres dans les placards de la guinéenne, histoire de discréditer son témoignage. Défendu par les plus grands spécialistes du droit pénal américain, DSK à les moyens de s'en sortir. S'il est coupable mais qu'il y parvient, il ne pourra jamais se relever, ni politiquement, ni humainement.







jeudi 12 mai 2011

Michelle Martin a besoin d'air pur

Michelle Martin estime donc qu'elle a payé pour sa complicité avec Marc Dutroux dans l'enlèvement, la séquestration et le meurtre de plusieurs jeunes filles pendant plus de 10 ans. Michelle Martin voudrait intégrer un couvent pour y prier et méditer car, dit-on, elle aurait accompli un vrai travail d'introspection et qu'elle aurait aujourd'hui"hui une envie de se consacrer à Dieu et à la foi. Son ex-compagnon (peut-être le plus célèbre pédophile au monde)  est, reconnu coupable  :

D’être à la tête d’une bande impliquée dans l’enlèvement et la séquestration de six jeunes filles dont cinq mineures ;
D’être membre d’une association de malfaiteurs et d'avoir participé à un trafic de drogue ;
D’avoir assassiné An Marchal, Eefje Lambrecks et Bernard Weinstein ;
D’avoir enlevé Laetitia Delhez, Sabine Dardenne, An Marchal, Eefje Lambrecks, Julie Lejeune et Melissa Russo ;
D’avoir séquestré Julie Lejeune, Melissa Russo, An Marchal, Eefje Lambrecks, Sabine Dardenne, Laetitia Delhez, Bernard Weinstein, Pierre Rochow, Philippe Divers, Bénédicte Jadot à Marcinelle-Charleroi dans une geôle mesurant 2,34 m de long et 99 cm de large, pour une hauteur de 1,64 m ;
D’avoir commis un vol avec violence au préjudice de Philippe Divers et Pierre Rochow ;
D’avoir violé trois slovaques: Henrieta Palusova et les sœurs Manckova, ainsi que Laetitia Delhez, Sabine Dardenne, An Marchal, Eefje Lambrecks, Julie Lejeune et Melissa Russo. 

Michelle Martin a participé à ces crimes. De manière passive ou active, elle est responsable de la mort de plusieurs personnes dont des enfants. Michelle Martin est responsable d'un traumatisme sans nom et a détruit la vie d'hommes et de femmes parents de ces enfants victimes de viol et de meurtre. Michelle Martin est une femme instruite ( elle est diplômée de l'École Normale de Nivelles). Michelle Martin est elle-même mère de plusieurs enfants. Aujourd'hui, Michelle Martin voudrait donc se retirer pour respirer l'air pur dans les jardins fleuris d'un couvent français. Elle y méditerait, cultiverait des roses et des tomates, s'adonnerait à la lecture, l'écriture peut-être, serait sourde aux maux du monde, éloignée des crises économiques, des problèmes du chômage, des drames écologiques... Si cette femme avait encore une once de décence, elle nous aurait évité de monopoliser une fois encore les médias alors que d'autres problèmes plus graves devraient être relayés. La loi d'abolition de la peine capitale a été promulguée le 10 juillet 1996, soit quelques semaines seulement avant son arrestation et celle de son ex- mari de l'époque. A quelques semaines pres, l'adoption d'une telle loi aurait été rendue impossible aux yeux de la population. La Belgique n'ayant pas encore ratifié le 6e protocole de la Convention européenne des droits de l'Homme, l'exécution de Marc Dutroux et de ses complices aurait pu être envisagée. Pendant le procès en 2004, un sondage montrait que 66% des Belges étaient en faveur de la peine de mort pour les dossiers semblables à ceux de Marc Dutroux. Si l'Histoire avait été différente... Mais avec des si, c'est bien connu, on refait le monde.