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mercredi 5 janvier 2011

L'Homme, Le Père


Lorsque m'est venue l'idée d'écrire un livre sur L'Écriture et la Maternité, je désirais exclusivement évoquer « La Femme », songeant que c'était déjà une lourde tâche qui me demanderait un vrai travail de recherche et d'introspection. Lorsque j'ai fait un appel à textes auprès de mes collègues écrivaines, quelques hommes se sont manifestés avec l'envie d'apporter leurs témoignages. J'avais alors répondu que la question du père / écrivain était une vraie réflexion en soi et que je préférais, dès lors, m'en tenir au thème de la mère/ écrivaine, laissant la question de la paternité pour un prochain ouvrage (réponse, je le savais, qui me permettait refuser poliment une proposition qui ne me tentait pas). Au fur et à mesure de l'avancement de mon projet, j'ai réalisé que je ne pouvais pas tout à fait passer sous silence L'Homme et Le Père. Si ce n'est dans une étude large et approfondie, tout au moins dans un chapitre court mais ouvert sur différentes réflexions.
Pourquoi se revirement ? Il y a quelques jours, me rendant comme à mon habitude à la salle de sport où je suis membre, je revis un jeune homme, préposé à l'accueil, tout fraichement père d'un petit garçon. Il avait pris quelques semaines de congé pour s'occuper du bébé et la dernière fois que je l'avais vu (sa compagne n'avait pas encore accouché) nous avions pris un long moment pour discuter de ce futur évènement dans sa vie. Son regard brillait, il était impatient de pouvoir tenir son fils dans ses bras et élaborait déjà toutes sortes de rêves les concernant. J' étais très émue, plongée dix-huit ans en arrière, lorsque dans le regard de mon mari j'avais perçu cette même étincelle. Ce jour-là donc, après l'avoir félicité, je pris des nouvelles de la maman. Il s'est subitement assombri, m'avouant que cela faisait des semaines qu'elle avait accouché, qu'elle était invivable et qu'il ne comprenait pas pourquoi elle connaissait toujours le baby blues. J' ai alors répondu qu'un accouchement était un vrai bouleversement dans la vie d'une femme et il a rétorqué « dans la vie d'un homme aussi ! »
Nicolas Florence, gynécologue-obstétricien et écrivain (qui collabora il y a quelques années à un ouvrage collectif que j'avais coordonné pour dénoncer la guerre du Liban en été 2006) vient de faire paraitre un essai « L' Homme, Le Pére, Le Pacte » où il évoque justement ce phénomène (presque) toujours oublié de l'enfantement ; la paternité. Je reprends ici un passage de son ouvrage publié chez Bernard Gilson « Jusque-là, les protagonistes de ce couple étaient, à quelques différences près, égaux. La maternité sonne le glas de cette égalité. De nos jours, les femmes n’admettent toujours pas que la maternité restera à jamais un facteur de discrimination positive ou négative dans le milieu professionnel, familial et, bien sûr, dans le couple. Au sein de la relation conjugale,la maternité engendre, impose, supprime et, inexorablement, fait naître ou mourir des éléments bouleversant cette relation.
De la maternité naît la paternité. Du binôme naît le trio. À côté du couple mère-enfant nouvellement formé, l’homme doit trouver sa place... de père. Un pacte ! »
Je vais donc tenter de mieux comprendre l'Homme, le Pére, l'Écrivain. Vos témoignages sont les bienvenus.



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