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dimanche 12 décembre 2010

Les femmes qui écrivent vivent dangereusement

Cette phrase n'est pas de moi mais est le titre d'un livre signé par Laure Adler et Stefan Bollmann aux éditions Flammarion.

Publié en 2007, l'essai évoque ces femmes écrivains qui comme Virginia Wolf, Colette, Françoise Sagan ou George Sand, notamment, sont considérées aujourd'hui, par les critiques et les historiens littéraires, comme de vrais génies de la plume. Dans le cadre de l'ouvrage que je tente de commettre sur «l' Écriture et la Maternité », je dois avouer que ce livre est une véritable mine d'informations. On y découvre le mal-être de ces femmes qui, harcelées par le besoin d'écriture et confrontées à l'impératif d'être reconnues par leurs confrères masculins, vivent constamment entre deux mondes, sur le fil du rasoir. Les femmes qui pensent font peur. Les femmes qui écrivent, terrorisent. Très longtemps, le monde des Lettres fut réservé aux hommes. Descartes écrit en français (au lieu du latin) « Discours de la méthode » afin, dit-il « que même les femmes puissent le comprendre. » Les écrivaines eurent peu de crédibilité pendant des siècles. Laure Adler nous dit dans son ouvrage : « les femmes pensent mais aux yeux de la majorité des hommes, elles sont ridicules quand elles le font car elles en perdent leur nature, leur essence, leur charme. Elles deviennent des caricatures » Molière lui-même écrit « Les précieuses ridicules » et « Les femmes savantes » pour en rire sur scène.

Des femmes, certains hommes commencent à faire des ennemies dès l'instant où elles pénètrent dans l'espace qui est le leur (et cela depuis des siècles) à savoir celui des Lettres. Nombre d'auteurs misogynes: Socrate, Marivaux, Voltaire, Oscar Wilde, Jules Renard, Sacha Guitry et d'autres y sont allés de leurs petites citations mesquines avec le summum atteint par Pierre Desproges qui nous dit : Dépourvue d'âme, la femme est dans l'incapacité de s'élever vers Dieu. En revanche elle est en général pourvue d'un escabeau qui lui permet de s'élever vers le plafond pour faire les carreaux. C'est tout ce qu'on lui demande.

S'élever vers Dieu, c'est aussi penser, philosopher, écrire et construire une réflexion sur les Hommes et le monde. Ce qui est surprenant, c'est l'intelligence fine dont sont pourtant pourvus ces auteurs masculins et qui malgré tout éprouvent le besoin de discréditer La Femme ! Je terminerai par ce passage de Laure Adler : Vagabondes, hérétiques, interdites au pays de l'écrit, les femmes se sont emparées de la langue non pour l'écrire mais pour l'énoncer, voire la vociférer, la hurler, quitte à dire que ce n'était pas elles qui parlaient mais leur corps, leurs sécrétions féminines, leurs excès qui ne trouvaient pas d'autres écoulement, comme le lait qui coule de leur sein après la naissance d'un enfant ou le sang au moment du cycle menstruel.

3 commentaires:

  1. Chère Malika,

    Bravo pour ce site. Et ton courage. Il en faut car le nombre de patriarches est encore grand. Mais la bonne nouvelle est que le patriarcat est en crise profonde car les valeurs qu'il prône ne sont pas capables de nous fournir une société respectueuse de l'environnement. Les valeurs patriarcales ne sont plus porteuses d'avenir.
    Les femmes courageuses comme toi sont donc en train de conduire doucement et silencieusement la société mondiale vers la Vie, et nouvelle vision du monde... Bravo.

    Marc Luyckx Ghisi, ancien membre de la Cellule de prospective de la Commission européenne, Bruxelles

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  2. Marc, merci pour tes encouragements. Ton esprit visionnaire m'a impressionnée dès notre première rencontre. peut-être ne serais-je plus de ce monde pour connaître ce bouleversement dont tu nous parles mais y apporter ma pierre me procure une grande satisfaction.

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  3. Oh là un potentat masculin du feminisme qui voudrait nous faire croire que le matriarcat serait mieux que le patriarcat, ne comptez pas sur moi pour sexuer vos règlements de compte, et remplacer un cancer par un autre cancer.

    vive le genre humain

    Selim

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