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mardi 14 décembre 2010

Quand l'écrivaine avale la mère

Basé sur ma propre expérience de mère et d’écrivain, cet ouvrage a pour ambition de mener une réflexion sur l’activité de l’écriture et celle de la maternité. A mi-chemin entre l’essai (avec une vraie recherche sur le(s)lien(s) entre l’écriture et la maternité) et le « journal intime » avec une analyse plus subjective de l’art d’écrire et de materner.

Le livre sera construit en chapitres alternant une réflexion objective (ce qui a déjà été écrit à ce sujet, les femmes écrivains francophones et leurs rapports à la maternité dans l’histoire de la littérature classique et moderne. « L’écriture et la maternité » dans le monde arabe et les pays Anglos saxons) et une réflexion subjective (ma propre expérience de femme, mère, écrivain francophone, issue de l’immigration berbère avec un héritage culturel arabo- musulman).

Dans ces deux grands chapitres seront développés les thèmes suivants (l’ordre n’est pas encore fixé et je songe encore à d’autres sous-chapitres.) :


La première fois (premiers désirs d’écriture et de maternité et premiers
désirs d’écriture avec l’évidence de ne jamais connaitre la maternité, par choix ou non).
L’autre femme… (une poétesse ottomane disait « Il y a des femmes qui
restent sur le seuil, d’autres qui s’en vont ! » Comment être, en même temps, celle qui reste et celle qui s’en va ?)
Je ne suis pas faite pour être une mère (qui est faite pour l’être ?)
La dépression (post-natal, « post-publication », idem ?)
Sapho (son héritage).
Création= autorité ! (la création, dans les religions monothéistes, est
l’Oeuvre de Dieu, entité suprême. Perception, dans l’Histoire, de la création féminine.)
Toutes les muses sont féminines. Qui inspire les femmes ?
L’écrivain serait-il entouré d’une aura unique et mystérieuse de même nature que le mystère de l’écriture ? Pour connaitre le contenu d’un texte, il faut le lire. Cela demande un effort auquel le public aujourd’hui est de plus en plus réfractaire, c’est une réalité. Le peintre peint, l’acteur joue, le chanteur chante,  le musicien interprète… le « don » est immédiat, accessible sans effort. Dans l’inconscient collectif, l’idée qu’un art est plus facile d’accès susciterait-elle aussi l’idée que cet art est plus compatible avec la vie domestique ?

Depuis très longtemps, l’écrivain suscite le sentiment (ou a-t-il lui-même œuvré à cette impression ?) que le travail d’écriture relève d’un acte éminemment égoïste. L’écrivain, le romancier serait donc un être narcissique, hautement épris de sa personne, persuadé d’être unique et original, tourné vers soi-même à longueur de temps, Dieu tout puissant de son univers romanesque (jusqu’à laisser, parfois, déborder ce sentiment dans la vie réelle). Détaché des autres mais pas indifférent (son œuvre se nourrit tout de même des réussites et déboires de ses contemporains). 
L’écriture, acte égoïste, est nécessaire au livre, objet d’une infinie générosité. 
Tout le monde le sait, certains écrivains l’ont beaucoup répété ; en dehors de l’écriture rien ne vaut la peine d’être vécu. Comment dans ce cas devenir mère ?

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