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jeudi 2 juin 2011

Le vitriol comme arme de vengeance

Quel est l'acte le plus naturel pour une femme le matin que de se regarder dans le miroir, guettant sur son visage les bienfaits ou les stigmates d'une nuit reposante ou agitée ? Pour des centaines de milliers de femmes à travers le monde, cela relève du défi. Brulées à l'acide ou au vitriol (l' acide sulfurique pur se présente sous la forme d'un liquide incolore et inodore, le vitriol, par contre, est un acide sulfurique impur)ces victimes placent désormais dans les tréfonds de leurs priorités « l'image » et l'apparence. En Inde, en Iran, au Yémen, au Pakistan ( à Islamabad, l'ONG Acid Survivors Foundation, rapporte que ces trois dernières années, les cas de 279 personnes ont été recensés dans tout le pays ) sans oublier le Bangladesh, qui utilise ce produit en teinturerie et qui détient la première place sur le podium de cette pratique perverse( lors de la dernière décennie, Acid Survivors Foundation a recensé 2800 victimes, voire aussi leur site http://www.acidsurvivors.org/ très complet ). L'acide est une arme à l'encontre de celles qui « dévient » aux lois claniques et communautaires. Un adultère, un mariage forcé contesté, des avances repoussées, un prétendant éconduit, un amoureux transi et heurté dans son amour propre, la revanche d'un clan sur un autre, des conflits de voisinage, une désobéissance quelconque et voilà ces femmes punies. En plus de douleurs insupportables (l'acide continu à détruire les tissus pendant plusieurs minutes encore après le premier contact avec la peau) elles doivent désormais faire le deuil de ce que la femme à de plus précieux dans sa féminité. Les attaques visent le visage, le dos et la poitrine, soit ce qui et le plus visible chez une femme. Même si l'Asie est le continent qui connait le plus de victimes, l'Europe n'échappe pas aux illuminésqui choisissent cette pratique pour se venger d'une femme. En Angleterre, où l'une des présentatrices vedettes de la télévision a été récemment défigurée par un homme complice de son petit ami, dans les banlieues surpeuplées des grandes villes françaises etc. Si j'évoque ce drame aujourd'hui, c'est parce que le tribunal civil de Bruxelles renvoi aux Assises l'agresseur de Carmen, une molenbeekoise aspergée au vitriol par son voisin de pallier qui la harcelait depuis plusieurs mois. Décider de placer ces hommes sur le même pied d'égalité que des meurtriers me semble juste. Il était temps !

1 commentaire:

  1. J'avais suivi cette affaire il y a quelque temps et trouvé scandaleux qu'on libère un criminel.
    Le plus étonnant c'est que ce produit est en vente libre dans les grandes surfaces: BRICO je l'ai vérifié moi-même.

    Bon courage aux victimes.

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