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lundi 8 août 2011

Une étoile filante

Je n'oublierai jamais ces deux grands yeux qui vous transpercent et semblent lire à travers vous. Je revoie cette petite fille qui tout à coup surgissait après la sonnerie d'école, son cartable dans les mains ou sur le dos. Je pense n'avoir jamais vu une petite fille aussi belle et même lorsqu'elle quitta l'école primaire, où je la croisais chaque jour, il m'arrivait de temps en temps de penser à cette princesse blonde au regard surnaturel. Charlotte est devenue une adolescente puis une jeune femme mais la vie n'a pas voulue qu'elle éblouisse plus longtemps les gens qui auraient eu la chance de traverser sa vie. Celui qui s'est donné le droit de lui fermer les yeux définitivement dit regretter, ne pas comprendre pourquoi, soudainement il fut pris de cette pulsion meurtrière. Il dit que la panique, l'alcool, sa force... Il dit ! Je n'ose imaginer l'enfer dans lequel la famille de Charlotte est plongée. Je n'ose imaginer le cataclysme qui depuis une semaine s'est emparé du cœur de sa mère dont le sourire apaisant était une vraie invitation à la discussion en attendant la sortie d'école de nos enfants. Je revoie encore cette femme lorsque je lui disais "elle est belle ta fille !", elle esquissait un sourire timide qui traduisait l'humilité d'une mère qui savait la beauté de sa fille hors norme mais trouvait peut-être inconvenant de le confirmer. A cette mère je dis : Qui a pu croiser Charlotte, ne serait-ce qu'une seule fois dans sa vie, ne peut l'oublier. C'est une triste consolation, ça n'en est même pas une, je le sais. Mais les étoiles filantes sont rares et attirent l'attention bien plus que les autres. Charlotte Antoniewicz morte à quelques jours de ses dix-neuf ans est une étoile filante. Elle est venue, elle est passée mais restera à jamais dans la mémoire de quiconque l'a croisée.

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